Le télétravail oblige à développer une plus grande autonomie professionnelle. Une telle organisation du travail n’oblige pas pour autant à faire cavalier seul. Voici comment s’assurer que cette nouvelle réalité devienne bénéfique tant pour l’employé que pour son employeur.
La question se pose : télétravail est-il synonyme de travail en silo ? Pas du tout, répond Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA).
« Dans un contexte où les rencontres informelles autour de la machine à café ont disparu, c’est important de garder une vision globale des choses afin de savoir poser les bonnes questions aux bonnes personnes et au bon moment », soutient-elle toutefois.
L’autonomie d’un employé se mesure donc à sa capacité de bien comprendre les mandats qui lui sont confiés, de savoir qui sont les intervenants, ce qu’il doit livrer, quand et comment il va le faire et aussi à sa capacité d’estimer s’il a toutes les compétences et les outils pour y parvenir.
Si certains y arrivent de façon naturelle, d’autres travailleurs auront toujours besoin d’un encadrement plus étroit. « Pour bien fonctionner en mode télétravail, les organisations se doivent d’être plus proactives pour établir de bons mécanismes de communication », précise Manon Poirier.
Maintenir le sentiment d’appartenance
La distance physique et l’inscription du travail solo dans la durée n’aident en rien la création et le maintien d’un esprit d’équipe, et ce, même si l’équipement technologique de travail collaboratif est en place depuis déjà plus de six mois, avertit Manon Poirier. À son avis, nombre d’enjeux demeurent.
Afin de guider employeurs et employés à cet égard, l’Ordre des CRHA a mis à jour son Guide d’encadrement du télétravail. « En créant des rendez-vous réguliers avec le télétravailleur, l’employeur pourra maintenir une constance dans la communication et, conséquemment, assurer un suivi efficace du travail accompli, favoriser une saine gestion et prévenir les conflits », y lit-on.
Les auteurs conseillent en outre de créer des « canaux de communication informelle », par exemple des 5 à 7, des cafés virtuels ou des fils de discussion, dans le but de favoriser l’esprit d’équipe tout en permettant aux employés de préserver leurs liens avec leurs collègues.
« Les organisations qui tirent bien leur épingle du jeu réussissent à renforcer les liens en prenant le temps de reconnaître et de célébrer les bons coups réalisés par les employés », affirme la présidente du CRHA. Elle conseille d’ailleurs que des rencontres plus ludiques soient instituées pendant les heures de travail.
Quelques sourires bien sentis peuvent ainsi devenir le ciment d’une équipe répartie aux quatre coins de la ville !
ENCADRÉ
En chiffres
Au plus fort du confinement, le printemps dernier, près d’un travailleur canadien sur trois était en mode télétravail, soit 4,9 millions de personnes. Fin septembre 2020, ils étaient encore un peu plus de 4 millions à travailler majoritairement à la maison, selon Statistique Canada.
En comparaison, on comptait la moitié moins de télétravailleurs en 2019, soit 1,9 million.
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